Mes envies de femme...
Lorsque j’ai lu l’invitation de Mapping chez notre Dragonne, à parler de ses envies de femme, je me suis surprise à y réfléchir pour moi, je me suis mise à imaginer une note qui parlerait de mes désirs de femme. Hum. Pas si simple. J’ai quand même arrêté ma psychothérapie devant l’insistance de ma psy à aborder le sujet. Parler de mes blessures passées oui, parler de mes soucis actuels oui merci, parler de mes barbas, définitivement oui.
Ma psy c’était comme ma coach de vie. Elle m’a bien aidée à débroussailler le terrain, à comprendre ce qui posait problème dans ma vie, à prendre des décisions. Et puis une fois le chemin balisé, les choix posés il a fallu qu’elle insiste « vous venez ici depuis presque deux ans, mais pas seule. C’est comme si vous emmeniez vos enfants avec vous. Je voudrais que vous me parliez de vous, de vos désirs à vous. Parlez moi de Barbasucre la femme »
Silence… Je ne pouvais simplement pas. Elle n’a pas lâché le morceau, moi non plus. A 1 euro la minute de silence, ça fait cher pour même pas le début d’une bribe de réflexion de ma part. Barbasucre la femme, je sais pas, je comprends même pas la question, point final. Je repartais le moral démoli, parce que ce n’était même pas de ma part une réticence à parler de moi en tant que femme, non, je ne savais juste pas quoi dire. Et son insistance, je l’ai mal ressentie, vraiment très mal. Elle mettait le doigt sur le néant. Pleine de bonne volonté à m’aider et persuadée que j’avais des choses à dire, mais non, sa question ne rencontrait que le vide. J’ai essayé de parler de la femme que j’ai été, ça je pouvais, même ça m’amusait bien de raconter. J’ai beaucoup d’indulgence pour la jeune Barbasucre que j’ai été. Mais ce qui l’intéressait c’était la Barbasucre d’aujourd’hui.
Ah ben désolée madame la psy, celle là je la connais pas bien. Et comme je ne me sens pas prête à faire de nouvelles connaissances, on va s’arrêter là pour le moment. Oui je sais, certains me diront que c’est justement quand ça coince qu’il faut persévérer. Ben nan, je pouvais pas continuer de payer 45 euros pour revenir chez moi, les larmes aux yeux et la tête basse, j’étais pas assez solide pour affronter le néant et quoi qu’elle en dise, y avait surtout urgence à être une maman qui assure. Même pas je regrette, d’avoir tout laissé en plan. J’ai continué d’avancer dans le chemin commencé. Je me suis donné les moyens de préparer un avenir meilleur pour mes enfants et moi. Je sais qu’il me faudra reprendre les questions en suspens. Est-ce que j’y suis prête ? Sûrement pas assez pour retourner voir un psy maintenant. Je crois que je vais attendre de m’installer dans mon nouvel appart et de voir comment elle va la Barbasucre toute seule face à elle-même. Mais je ne ressens plus ce vide. Je ne me sens plus que maman. La femme existe et a des envies. Un bon début non ?
Vous allez vous dire « elle a bientôt fini de tourner autour du pot, elle va nous en parler de ses envies ? » Rholala ce que vous êtes pas patients alors ! Bon d’accord, j’ai envie de lire tous les livres que j’ai pas encore lus (vous voyez bien que la retraite c’est une bonne idée) relire ceux que j’ai aimé, écouter la musique que j’aime et en découvrir d’autres, aller au ciné mais pas seule, je déteste ne pas pouvoir partager mes émotions après. Je voudrais me remettre aux langues et pas seulement pour aider à faire les devoirs. Je voudrais retrouver mon niveau en informatique, parce que je me rends compte quand mon ordi a ses vapeurs que j’aime toujours chercher. Je voudrais avoir un potager et cuisiner les légumes de mon jardin, avoir des milliers de fleurs dans ce jardin pour pouvoir me couper des bouquets sans le dénuder le pauvre. J’ai envie d’avoir un chez moi qui me ressemble, accueillant, gai et chaleureux.
Et surtout, surtout, j’ai envie d’être entourée. D’enfants, d’amis, d’amour. Et qu’il me prenne encore dans ses bras.
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