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Le clan de Barbasucre
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17 octobre 2007

Des nouvelles

1er octobre. J’ai repris mon travail après presque trois ans d’absence (si j’excepte la tentative avortée de reprise de l’année dernière).

Cette fois décidée à ce que tout se passe au mieux, j’ai essayé d’organiser avec mon responsable les conditions de ma reprise. Plutôt un poste en production qu’une mission d’étude que je ne me sens pas de tenir pour le moment. Non mais c’est vrai, j’ai déjà assez à penser, assez d’incertitudes sur l’avenir sans avoir en plus avancer dans l’inconnu au travail.

Il a entendu ma demande, m’a promis que j’aurai un poste en production dans un domaine que je connais déjà, que je ne devais pas m’inquiéter, que je ne serai pas seule, que ma reprise serait « accompagnée ». Accessoirement, il m’a aussi promis un appui pour mon futur logement.

C’est donc confiante que je suis arrivée. Je suis dans le bureau où j’ai travaillé de longues années. Je ne sais pas encore quel sera mon travail, la responsable n’est pas là aujourd’hui. Pas grave aujourd’hui je m’installe juste. Je connais tout le monde, l’ambiance est bonne.

Etait… Ben oui, il ne me faut pas longtemps pour constater que non, l’ambiance ce n’est plus ça. Les collègues/amies d’avant se tirent dans les pattes à qui mieux mieux et chacun me prend à part pour me confier à quel point les autres le déçoivent. Bouhhhh laissez moi arriver !

Première déception. Plus de cafetière ! Pour qui me connaît, le choc est rude ;) Oui bon, c’est pas si grave, il y a un distributeur. Mais moi j’aimais bien la petite cérémonie du matin, où chacun faisait le café à son tour, servait les autres avec le sourire. J’étais pas la dernière, vous pensez bien. Ben oui, mais ces dames ne veulent plus se sourire, donc exit la cafetière !

J’apprends également que beaucoup de gens que j’aimais bien sont partis. Ceux qui sont encore là semblent porter tout le poids du monde sur leurs épaules. Ben dis donc. Ok le temps passe pour tout le monde, mais il me semble que les gens vieillissent vite chez nous. Pas fait pour me rassurer, mais bon si je ressens une drôle d’ambiance, je ne veux pas trop voir. Je veux que tout se passe bien, je garde le sourire, pas décidée à me laisser miner le moral.

Je pars faire ma visite médicale de reprise. Je croise un délégué des cadres. Un mec que j’aime bien, dynamique, serviable, compétent. Barbasuuuuuuuuuuuucre ! Tu reprends ? Ma pauvre, tu vas voir, tout a changé ! Il me parle, déverse tout ce qu’il a sur le cœur. J’en reviens pas. Déjà c’est pas son genre de s’épancher ainsi. Et puis lui qui m’a toujours paru avoir l’air si solide, je vois ses yeux s’embuer tandis qu’il raconte, la pression, les missions avec des délais impossibles à tenir, la compétition entre les uns et les autres, les petites humiliations, la course à l’avancement… Il me dit qu’il a demandé sa retraite anticipée mais que pour le moment toutes les demandes sont gelées en attendant la réforme. En attendant il tient comme il peut, me donne un dernier conseil « si t’as l’occasion, tire toi ! »

Bon. Suis un peu sonnée moi, je n’imaginais pas vraiment mon premier jour comme ça. Et puis zut on verra bien. Je suis à mi-temps thérapeutique pour le moment, ça devrait aller. Je rentre à la maison un peu perplexe quand même. Pas question de me reposer l’après-midi, les visites de la maison s’enchaînent et ensuite les barbachoux rentrent, les devoirs à faire faire, le repas à préparer.

Deuxième jour. Ma responsable est là. Je vais savoir quelle sera ma mission exactement. Elle m’explique. Exactement la même mission que la dernière fois. Un projet d’étude, juste transposé à un autre domaine. Je m’étonne, lui indique que j’étais censée avoir un poste en production.

Ah oui, mais ce n’est pas un projet d’études, c’est de la recherche. Ahhhhh ! J’avais pas saisi la nuance ! Elle n’a que 5 minutes à m’accorder, m’explique à toute vitesse, lorsque je lui demande des précisions, elle me regarde comme si j’étais une abrutie qui ne comprend rien, m’explique des choses que je sais déjà mais ne répond pas à ce que je ne comprends pas. Tout juste si elle ne me fait pas un cours de compta, mais merde c’est pas ça que j’ai demandé ! Elle est cassante, impatiente. Je laisse tomber. Je l’ai entendue parler aux autres de la même façon, je vois bien que je ne pourrai rien attendre de bon de sa part.

Lorsque je reviens dans le bureau, les autres sourient et me demandent si j’ai compris quelque chose. Ah ça me rassure, suis pas la seule à avoir des problèmes de communication avec elle. Bon savez quoi ? On va pas se prendre la tête. Je décide de faire ce que j’ai compris de ce qu’elle demande et je retournerai la voir avec un début de quelque chose, histoire de préciser si c’est bien ça qu’elle veut.

En attendant je m’occupe d’installer mon poste de travail, d’obtenir les accréditations nécessaires. Parfois il faut son accord, alors je lui transmets les demandes d’autorisation qui restent en souffrance. Madame est occupée. Chaque fois que j’essaie de m’entretenir avec elle, je reçois un « plus tard, plus tard… » excédé, en retour. Je crois bien qu’elle est vraiment occupée, mais en attendant, je travaille avec la moitié des outils dont j’ai besoin, je fais avec, c’est incomplet forcément mais je pourrai toujours y revenir ensuite.

J’ai pu la voir hier. Je voulais savoir si j’allais dans le bon sens avant d’aller plus loin, parce que c’est vrai qu’elle n’avait pas été très claire. Elle a jeté un œil à mon travail, a paru surprise et s’est exclamée « mais oui, c’est ça, c’est exactement ça ! c’est incomplet, mais c’est un bon début » Ah ben forcément c’est incomplet banane ! Oui bon j’ai pas dit banane, mais ici je me défoule. Je lui rappelle donc pourquoi c’est incomplet. Ah oui les accréditations. Elle fait un mail et hop cinq minutes plus tard j’ai accès aux outils nécessaires.

Je suis soulagée. Au moins je sais que je vais pouvoir mener ma mission à bien. Ma confiance revient. Plus j’avance, plus je me rends compte que mes connaissances sont toujours là, c’était juste un peu endormi tout ça. Mais l’ambiance ne me rassure toujours pas et je crains de ne pas pouvoir y faire grand-chose à part zapper et puis quand ma situation personnelle sera plus stable, que je serai installée dans mon appart, je suis toujours décidée à prendre ma retraite, quitte à prendre un autre travail pour faire le complément.

La reprise de mon travail a coïncidé avec la reprise des mauvaises habitudes pour les barbas. Retards à répétition au collège, chahut en classe pour Barbidoux, nez en l’air pour Barbidul. Ayé j’ai eu ma première convocation au collège. Je ne suis pas étonnée, à la maison, je constate le même relâchement, je retrouve les chambres en désordre lorsque je rentre, les lits pas faits, la table du petit déj pas débarrassée, les lumières et la télé allumées. Pas grave, maman va tout ranger au retour. Pas le choix, faut que ce soit en ordre pour les visiteurs.

En attendant, je suis crevée et j’ai beau leur parler ou sévir, je ne trouve pas le truc qui va les remettre dans le bon chemin. Le lendemain de ma visite au collège, Barbidoux a séché son heure de colle. Moi j’ai annulé le week-end avec son copain, du coup il fait la tête, mais ne semble pas comprendre qu’il y a autre chose à faire que de chercher l’affrontement. Peut toujours chercher le babachéri, la Barbasucre elle est à point là !

Y en a un qui en a fait les frais vendredi. Faut que je vous raconte. Le téléphone sonne, c’est un agent immobilier, jusque là rien de nouveau. Il veut qu’on se voit pour faire le point. Euh le point ? Ca fait tout juste un mois qu’elle est en vente la maison, c’est pas un peu prématuré ? Non, parce que moi là, je sature de tout, alors un rendez-vous supplémentaire, c’est seulement s’il y a le feu, rien de moins. Il insiste. Me connait pas celui là. S’il y a quelque chose que je déteste davantage qu’un commercial, c’est un commercial qui insiste.

Alors moi aussi j’insiste. Je lui demande pourquoi. Il me dit qu’il y a un souci. Il ne me cache pas qu’il a du mal à trouver des visiteurs pour la maison, qu’elle est chère. Il me demande qui l’a estimée. Ben vous, enfin, votre agence et d’autres… Ah oui, et bien, je pense qu’il y a eu une erreur d’estimation. En réalité elle vaudrait 50 000 de moins. Mazette ! Il y va pas avec le dos de la cuiller çuilà !

Il me parle du marché en régression, des taux bancaires qui montent. Tain’ je me croirai en train de discuter avec ma copine de l’autre jour. Je l’écoute et je lui redis que je trouve prématuré de revoir le prix. Il devient désagréable, me parle comme à une irréfléchie. Mes nerfs commencent à me chatouiller. Je lui fais remarquer que si LUI a du mal à trouver des visiteurs, les autres agences me contactent très régulièrement, que même si rien n’est concrétisé encore, le rythme est régulier. Ah bon, vous avez des visites ? Eh oui, deux par jour environ, bon j’exagère, il y a des jours sans, mais il m’énerve alors j’arrondis à la hausse.

Il reprend son discours alarmiste, que je ne dois pas rêver, que c’est de son devoir de m’informer de l’état du marché, qu’il estime que je n’ai aucune chance de vendre dans l’état actuel des choses, qu’il me conseille dans un souci de transparence. Je lui redis que non, je ne revois pas le prix pour le moment, que je refuse de stresser à propos d’une vente qui vient tout juste de débuter. Il se défend que son but n’est pas de me stresser, mais que patati patata… information… transparence… marché… effondrement des prix… Commence à me courir celui là ! Je le laisse discourir, je prends une grande respiration et lorsqu’enfin il a fini son laïus, j’attaque. «

Il faut que je vous dise. Ne le prenez pas mal surtout, je vous dis ça uniquement à titre d’information et de transparence. Je trouve votre attitude détestable, stressante et stérile. Vous devez bien comprendre que si je revois le prix de ma maison, ce ne sera pas sur l’injonction d’un agent immobilier qui ne se préoccupe absolument pas de mettre en avant les atouts de mon bien immobilier et qui ne prend même pas la peine de la faire visiter. »

Il monte d’un ton, s’offusque, se défend qu’il ne fait que m’informer.

Je prend ma plus belle voix de maîtresse d’école (j’ai toujours aimé jouer à la maîtresse ;)) et je lui donne la définition du verbe « informer ». J’ajoute que lorsqu’une information est donnée dans le but d’obtenir quelque chose, là en l’occurrence, le moyen de vendre un bien, sans aucun autre effort à faire que d’encaisser la commission, on n’est plus vraiment dans le domaine de l’information. Mais bon admettons, admettons qu’il s’agisse bien d’information. Une fois cette information donnée, insister parce que le but poursuivi n’est pas atteint, ce n’est plus de l’information, c’est de la pression et c’est ce que je n’accepte pas.

Il le prend mal bien sûr, me répond que nous sommes entre adultes et qu’il ne comprend pas que je prenne mal une information donnée en toute transparence. Purée le vocabulaire est limité dans les écoles commerciales ou il a séché des cours ?

Je finis d’un « l’adulte que je suis espère n’avoir pas blessé l’adulte que vous êtes. Mais je trouve important de vous donner un retour sur vos méthodes commerciales. "En toute transparence". » L’a un peu bafouillé pour me souhaiter un bon week-end. Je crois bien que ça a failli l’étouffer. Je suis restée polie. « Mais oui, bon week-end à vous aussi… quand même ! »

N’empêche qu’après avoir raccroché, je me suis mise à trembler comme une feuille et que je me suis mise à stresser, stresser… Parce que mine de rien, "l’information" était passée, le travail de sape avait bien commencé.

Heureusement, cinq minutes plus tard, un autre appel, une nouvelle visite. A peine raccroché, un autre appel, encore une visite. Me fallait ça pour me remonter un peu le moral. Et vous savez quoi ? La visite du samedi matin s’est conclue par une proposition ferme. Nous l’avons acceptée bien sûr.

Chat_gris_euh_rose

Ce soir nous signons le compromis !!!

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Commentaires
N
ouais un beauf ou un copain devait zieuter sur ta maison ... c..nard!<br /> <br /> bien contente que ça prenne bonne tournure !<br /> je te fais des gros poutoux
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O
Les chiens ne font pas des chats et réciproquement. Je bisse le comentaire de Jath. L'autre qui croyait qu'il suffisait de venir te faire peur avec les prix qui s'effondrent (en plus il croit que tu ne sais pas lire, tous les journaux annoncent que les prix se maintiennent voire sont à la hausse). Il devait vouloir faire plaisir à son beauf qui voulait acheter ta maison à vil prix. Tant pis pour lui, en toute transparence l'avait qu'à faire son métier honnêtement.<br /> Pour les barbaminoux, c'est simple lâche pas la rampe, ils ont pas dû apprécier que tu quittes la maison alors qu'ils t'avaient à disposition depuis 3 ans.<br /> Bravo pour le compromis et courage!
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C
Ben voilà, je m'absente quoi dix minutes hein, pas plus, et voilà, j'rate tout ! Je suis très très très très très heureuse pour toi ! Bravo ! Félicitations ! Congratulations ! ça m'redonne de l'espoir tout ça dis donc :-) <br /> <br /> plein de bises
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K
Comment que tu l'as séché l'autre merdeux là !!!!<br /> Je suis morte de rire !<br /> <br /> SUPER LA BONNE NOUVELLE ! tu nous l'as bien gardée au chaud celle là hein ? T'as fait durer le plaisir ;-)
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E
Enfin elle est vendue !!!Félicitations !!!! tu dois te sentir soulagée et même allégée !!!<br /> Je suis trop contente pour toi !!!<br /> Pour les enfants ils étaient inévitable qu'ils te signifient leur mécontentement de ne plus t'avoir à disposition.....mais c'est pas plmus facile pour autant de le savoir !!! j'espère que ça va pas durer et que les bonnes habitudes vont revenir plus vite cette fois!!!<br /> Gros bisous !!!
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Le clan de Barbasucre
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